De passage, 2010

Installation vidéo
3e impérial, Granby (Québec)

Ce projet de Véronique Malo a été réalisé de novembre 2009 à mai 2010 dans le contexte du cycle d’exploration L’envers de l’endroit, un programme de résidences de création, de coproduction et de diffusion en art infiltrant du 3e impérial, centre d’essai en art actuel.


Véronique Malo travaille principalement la vidéo et l’installation vidéo comme œuvre d’art public. Elle explore l’identité et le rythme des lieux et s’intéresse à la façon dont la présence, les activités et les pérégrinations de l’humain transforment l’espace et le paysage. Jouant avec les notions de réalité, de temps et d’interaction, elle propose une vision poétique où les tensions et configurations des espaces publics et de l’architecture se juxtaposent aux concepts de communauté, de contemplation et de temporalité.

C’est précisément dans l’espace dynamique d’un centre-ville, sur la rue principale, que Véronique Malo s’engage avec le projet «De passage». Espace de concurrence entre piétons et voitures, la rue s’appréhende par une multiplicité de trajectoires, de vitesses et de temporalités. Espace hétérogène où se croisent des gens de tous les milieux, la rue est aussi un paysage en continuelle mutation. On s’y affaire, on s’y active, on la traverse, chacun vers son objectif, en voiture, à vélo, à pied, en déambulant ou en flânant. Lieu de proximité ou de distance, celle-ci constitue une zone d’action à investir.

Pendant son séjour en résidence, Véronique Malo s’activera à la création d’une chorégraphie singulière mettant en scène des piétons. Il faudra installer un dispositif scénographique dans un parc public puis recruter des acteurs parmi les passants, sur le vif, ou par d’autres stratégies fines. La chorégraphie prendra forme au montage, par la manipulation des images, par la recomposition des rythmes et la cadence des mouvements. La vidéo qui en résultera sera ensuite projetée entre le crépuscule et l’aube, sur quelques vitrines de la rue principale, réactivant ainsi, dans le réel, une mobilité des corps devenue fiction.

Dans le registre de l’écologie urbaine, marcher peut être vu comme un acte de résistance. En contrepoint à la circulation automobile, la présence lumineuse de ces images chorégraphiées, leur charge symbolique, contribuent à infléchir l’ambiance de la ville, permettent d’autres échanges, d’autres interactions. Une expérience de la rue est racontée, le cadre sensible du quotidien est renversé.

https://3e-imperial.org/artistes/véronique-malo

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